Mais qu'à cela ne tienne! Je me remets de ne pas avoir encore visité Vulcania, et je n'ai pas lu ces deux ouvrages pour poréparer un cours de géographie sur l'Auvergne...

Ah! Un petit détail formel, puisque dans le détail on est, mais que j'ai trouvé sympathique. Vents d'Ouest a pour cette édition pris le pli de nous proposer à nouveau des dos ronds, un peu à l'image des Dupuis d'une certaine époque. Espèrons toutefois qu'à l'usure ces tranches s'avèreront plus solides que leurs illustres - mais fragiles, prédecesseuses. 

Bon, et si l'on entrait dans le vif du sujet? 

C'est l'histoire plus que la géographie qui est ici au centre de notre oeuvre. 

Eté 1963.

JFK n'a plus que quelques mois à vivre, mais il a renforcé la présence militaire américaine au Sud-Vietnam. Le Viet Minh ( les communistes du Sud ) lui passe à l'offensive dans un pays gangréné par la corruption, à tel point que les Etats Unis le soutiennent de moins en moins. C'est dire...

Linh a le malheur d'être la fille d'un blanc, un médecin militaire, que samère n'a pas épousé. Elle a connu l'horreur de la guerre, et des scènes terribles hantent ses nuits. 

En France, la jeunesse insouciante s'intéresse au rock'n roll: Beatles et Rolling Stones, Johnnny - tous devant être oubliés au cours de la décennie prophétisent deux jeunes Parisiens, admirateurs respectifs des premiers et du troisième -  alors qu' Alain Barrière et Richard Anthony sont repris lors du bal du 14 juillet. Jean ou Jeannot, parisien le temps du lycée, auvergnat pendant les vacances,  est celui qui est le plus fervent supporteer des "angliches".

C'est cette rencontre entre deux enfants d'un même père, qui n'a pas appris l'existence de la fille au garçon, qui est déclinée sur les deux tomes. 

Secret de famille, car la grand-mère des deux adolescents, elle, sait depuis toujours. 

Difficile pour Linh de ne pas oublier  ses racines, ce terrible passé si récent, et qui vient encore hanter ses nuits. 

Difficile pour Jeannot d'accepetr cette demi soeur qui précipite son départ de Paris et bouleverse sa vie. Le zèle féminin ( la grand-mère et Sylvaine, amie proche, de plus en plus proche, de Jeannnot ) permet malgré tout de petits rapprochements. 

Le quotidien et ses drames feront la suite.

Je connaissais peu Marc Bourgne, sinon au travers de Frank Lincoln, dont je préfére le dessin au scénario. Pas de chance pour moi, pensais-je initialement, il est ici aux commandes du synopsis. Crainte infondée. L'histoire est maîtrisée de bout en bout, les flash-back ne viennent pas obstruer la compréhension, et les personnages sont justes, très justes. 

Je ne savais rien de VoRo, que j'ai découvert avec plaisir, à l'aise tant dans les décors parisiens que les rizières vietnamiennes oou les paysages auvergnats ( si si l'essentiel de l'action se passe bien en Auvergne ).

Difficile pour moi de ne pas évoquer Gibrat à plusieurs titres:

- sur le récit, les bandes adolescentes évoquées dans Goudard et la Parisienne, un personnage pris au hasard, le maire patelin et réac qu'on aurait pu croiser dans Mattéo

- sur le dessin, qui évoque là encore les années Goudard, trait un peu plus précis pêut-être. ( L'auteur du Sursis nn'est pas encore à cette époque au sommet de son art, j'en conviens ) Une belle découverte en ce qui me concerne. J'ai désormais des visées sur Tard dans la nuit, ( trois tomes à ce jour ) avec une coloriste que j'adore ( Jocelyne Charrance: Durango avec Girod, Zoulouland, Septentryon etc... ) et un scénariste que je ne déteste pas non plus, loin s'en faut (JB Djian, le Grand mort )

Des nouvelles ici-même un de ces jours peut-être.

Mais avant j'ai Goepfert et le Sanglier à évoquer, et une paire de BD qui m'attendent. 

AJOUT DU 25/02, 23h02: 

J'apprend à l'instant, sur le blog de VoRo, qu'il a remporté à Buc ( fameux festival de BD ) le prix du festival, avec 45% des voix  lors de la finale, qui comptait trois autres albums, dont le très bon tome 1 de la Fille de Paname par Galandon et Kas . Je n'ai pas lu les ouvrages des deux autres finalistes, mais quoi qu'il en soit, c'est un autre signe - s'il en fallait - de grande qualité.