25 incontournables de la BD franco-belge
Exercice de style
Ce genre de liste n'a certes rien de révolutionnaire. Beaucoup de sites donnent ainsi la parole aux lecteurs, ce qui crée de facto un classement, notion que je n'aime pas trop ( Un exemple parmi d'autres avec le vote lecteurs de bedetheque )
Lequel classement, comme souvent est plus représentatif du moment que de la réalité, mais aussi du support. Un certain nombre de bédéphiles un peu âgés sont peut-être moins assidus d'internet que les jeunes générations.
Il s'agit donc ici de MA liste, avec tout ce qu'ellle a bien évidemment de subjectif.
Afin d'être le plus large possible, j'ai tenté, quand c'était possible, de ne pas faire de redite avec ces règles: ne pas citer deux fois un même scénariste ou dessinateur, ni une même série.
Dans les classements album que j'ai consultés - histoire d'éviter un oubli flagrant - les deux premiers volumes de Blacksad figuraient en bonnne position. Je ne retiens pour ma part qu'un volume par dessinateur. Ce qui impose des choix, parfois drastiques. Pour Loisel, la Quête de l'oiseau du temps ou Peter Pan?
Spirou et Fantasio font partie de l'histoire de la BD, et il est délicat de ne pas citer la série dans les monuments de la BD. Je ne l'ai pas fait, car Spirou c'est pour moi avant tout Franquin, et que j'ai choisi les Idées noires parmi les 25. Subjectif vous disais-je...
Une exception et demie:
L'exception: Goscinny, cité deux fois mais c'est je crois lui rendre un juste hommage au regard de son oeuvre incroyable ( J-M Charlier, au regard de son extraordinaire créativité aurait pu aussi, il est le pendant aventurier de l'humoriste Goscinny... mais bon ) Et puis... qui sacrifier d'Astérix ou Lucky Luke?
Deux pour une demi-exception: Giraud et Moebius. Deux noms pour un même homme, mais deux styles complètement différents.
Le classement ci-dessous est par ordre alphabétique de la série. Entre parenthèses je fais figurer dessinateur d'abord, scénariste ensuite ( ne respectant pas forcément l'ordre des auteurs ou éditeurs ) coloriste enfin quand il (elle ) est connu(e)/cité(e).
La date donnnée est celle du DL ou du copyright, il peut se produire que l'impression soit antérieure, comme pour de Mares en châteaux ( DL 01/95, Ai 12/94 )
Les numéros des albums reprennent la classification du BDM 2013-2014 sauf
précision
La liste
- Arzach 1 ( Moebius )- 1976
- Astérix 20 ( Uderzo / Goscinny ): Astérix en Corse - 1973
- Blacksad 2 ( Guarnido / Canales ): Arctic nation - 2003
- Blueberry 1 ( Charlier / Giraud ): Fort Navajo - 1965
- Comanche 5 ( Hermann / Greg ) le Désert sans lumière - 1976
- la Complainte des landes perdues 5 ( Delaby /Dufaux / Petitqueux): Moriganes (2004)
- Corto Maltese 4 (*) ( Hugo Pratt ): Corto Matese en Sibérie - 1979
- le Cri du peuple 1( Tardi/ Vautrin ) les canons du 18 mars - 2001
- le Décalogue 3: ( Charles / Giroud ) le Météore
- l'Etoile du désert 1 ( Marini Desberg )
- Garulfo 1 ( Ayrolles / Maïonara / Leprévost ): de mares en châteaux - 1995
- le Grand pouvoir du Chninkel 1 ( Rosinski/Van Hamme ) - 1988
- Idées Noires 1 ( Franquin ) Idées noires
- Il était une fois en France 1: ( Nury / Vallée/ Delf ) L'empire de monsieur Joseph - 2007
- Jonathan 2 ( Cosey ) ET la montagne chantera pour toi
- Long John Silver 1 ( Lauffray / Dorison / Montaigne ) - 2007
- Lucky Luke 38 (**) ( Morris / Goscinny ) Ma Dalton - 1971
- Partie de chasse ( Bilal / Christin ) - 1983
- Peter Pan 1 ( Loisel ) Londres - 1990
- les Passagers du vent 2 ( Bourgeon ) le Ponton
- le Prince de la nuit 2 ( Y Swolfs / S Swolfs): la lettre de l'Inquisiteur - 1995
- Silence ( Comès ) - 1980
- le Sursis 1( Gibrat )
- Tintin 19 ( Hergé) : Coke en stock - 1958
- les Tuniques bleues 16 ( Lambil / Cauvin ): El padre - 1981
(*) Série brochée n&B chez Castermann
(**) Je reprends la classification de bedetheque.com, le BDM l'indique comme n° 7 chez Dargaud - mais il y a 31 tomes antérieurs chez Dupuis
Les grands absents
- Ceux qui auraient pu être cités, et d'ailleurs présents dans une liste élargie
Frederik Peeters et ses Pilules bleues
Un roman graphique très fort, vraiment. Parfois présenté comme le must en BD, la meilleure production de tous les temps. Là, je tique quand même... Peut être ce qui m'a fait ne pas le retenir.
Derib
Il y a déjà des Suisses ( Cosey et Marini, italo-suisse ) mais j'adore Buddy Longway
Boucq pour la femme du magicien, ou les Moucherot, ou ou le Janitor. J'ai longtemps hésité. Mais qui aurais-je dû enlever?
Baru, pour l'Autoroute du Soleil, ou l'Enragé. Son absence me permet de ne pas être taxé de chauvinisme lorrain.
Peyo et Roba, Jijé Jidéhem: des grands de l'âge d'or, certes mais on peut en choisir 25 rien qu'avec cette époque bénie. L'âge d'or est représenté dans cette liste, que j'ai voulue éclectique. Si les années 60 semblent absentes, beaucoup d'auteurs cités ont commencé ou poursuivi leur carrière à cette époque.
Anna Miralès ( Djinn ) pâtit d'être scénarisée par Dufaux, et du fait que Delaby me semble incontournable.
Zep: j'adore Titeuf, et quelques gags de Happy sex ont failli me faire uriner dans mes pantalons. Il manque peut-être quelque chose dans le dessin. Ou c'est un trop gros succès commercial...
- Ceux qu'on s'attendrait à voir
Jacques Martin et EP Jacobs.
Je veux bien reconnaître leur talent, et de dessinateur et de scénariste, et les saluer. Cetaines planches de Jacobs sont de petites merveilles, à montrer dans des écoles de BD. Son univers est d'une richesse foisonnante.
Mais, comme chez le créateur d'Alix et Lefranc, il y a trop de textes.
Je ne suis pas un fainéant en matière de lecture, n'étant pas que bédéphage. Mais la description de l'action qu'on dessine me semble redondante, particulièrement chez ces deux-là. On a tenté de me convaincre du contraire, démonstation à l'appui. Martin et Jacobs ont suffisamment d'admirateurs et sont déjà entrés dans le panthéon de la BD; ils ne trouvent pas grâce à mes yeux.
N'avais-je pas dit subjectif?
- La bande dessinée érotique
Elle est absente, et ce n'est pudibonderie de ma part. La Druuna de Serpieri est superbe, je n'ai rien à reprocher à Manara, et les deux dessinateurs figurent dans ma collection. Le côté adulte de leur production n'a donc pas été éliminatoire.
Marini ( un italo suisse, décidément les latins ont le sang chaud ) et Delaby sont d'ailleurs présents dans la liste, même si ce n'est pas pour leur production la plus sensuelle.
- La nouvelle vague bande dessinée
Sfar, Lewis Trondheim et autres Blain ou Manu Larcenet ne sont peut-être pas de grands techniciens, et je ne dénigre certes pas l'Association. Est-ce mon côté académique ou mon âge avancé? Manqué-je d'ouverture? Je suis heureux de la remise en question d'un art qui a besoin de se renouveler continuellement. Je préfère et de loin la nouvelle bande dessinée au nouveau roman:la première me déride, le second m'endort. J'ai fait sur ce blog l'éloge d'un Boro ou d'un Bailly, que je conseille à mes élèves au même titre que le Persépolis de Satrapi.
A relire ma liste, je lui trouve un certain académisme.
Mais c'est Ma liste.
J'assume ma subjectivité!