Le bédéphile déchaîné
Mon avis " adaptation fidèle et réussie "
Première partie
DL 04/2011
AI: 03/2011
(Futuropolis)
Deuxième partie
DL: 11/2012
AI: 10/2012
(Futuropolis)
A propos de BD en Lorraine: Longwy, Villerupt
Il paraît que Vincent Bailly - qui est né à Nancy en Lorraine - va emménager à Longwy.
Longwy, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une ville du Pays Haut lorrain, un pays qu'en d'autres lieux on appelle "pays noir", parce que les mines en ont marqué durablement le paysage.
Longwy, comme Villerupt, est toute proche du Luxembourg.
Longwy, comme Villerupt, ont été terriblement marquées par la crise de la sidérurgie.
Longwy, comme Villerupt, sont célèbres dans l'histoire de la BD lorraine.
Villerupt pour avoir vu naître et grandir un certain Baru.
Longwy pour avoir accueilli en 1974 un festival de BD - eh oui, la même annnée qu'Angoulême - le regretté Lobédé. Quand Angoulême sacrait Franquin, cette année-là, l'affiche de Lobédé avait pour icône un certain Gaston.
Le dessinateur le plus primé à Angoulême est à ce jour un certain... Baru. ( trois fois meilleur album, et Grand Prix de la ville en 2010 )
Le Pays Haut, c'est de là que viennent Manolo Prolo et Zilber Karevski ( cf les beaux jours reviennent )
Et tout près de Longwy, il y a le festival Euro BD de Lexy, dont on connaît déjà les dates pour 2014 ( les 15 et 16 novembre ) et l'affiche , réalisée par Hector. Celui-même d'Oscar et Mauricette.
Et Bailly et son sac de billes dans tout cela?
J'y viens.
Joffo revisité
Un sac de billes fut longtemps, avec le Journal d'Anne Franck, l'un des ouvrages préféré des professeurs de français pour évoquer l'occupation et la question juive.
A juste titre d'ailleurs, d'ailleurs. Le roman de Joseph Joffo est d'abord assez facile, d'autant que le héros est de ceux auquel un jeune adolescent peut facilement s'identifier.
D'un point de vue pédégogique, c'est peut-être même le défaut de l'oeuvre; pour un peu on envierait ces deux adolescents, livrés à eux-mêmes, jouant les passeurs d'occasion. Et leur grand frère, à peine adulte et si débrouillard qu'aller libérer des parents juifs d'un camp de prisonnier pâraît être un jeu ... d'enfants.
Aujourd'hui, mais c'est l'histoire que j'enseigne, j'oriente plus mes élèves vers Si c'est un homme de Primo Lévi, ou, dans le registre de la bande dessinée vers l'Auschwitz de Pascal Croci, ou les trois secrets d'Alexandra, il faut désobéir ( tome 1 ) et un violon dans la nuit ( tome 2 ) de Didier Daennincx et PEF.
Est-ce à dire que j'exclurais l'une ou l'autre forme du Sac de biles? Non fichtre non!
- le scénario de Kris est fidèle à l'esprit du roman , fluide et prêtant à sourire, mêlant la "Grande" aux petites histoires. J'adore ainsi l'achat d'un bouquin sur Pétain, l'ouvrage n'étant pas emporté, mais placardé d'un "vendu " du meilleur effet ( voir ci-contre).
- tout n'est pas idyllique, loin s'en faut - l'aventure sans danger n'est pas l'aventure - et c'est une peinture réaliste d'une époque tourmentée
Je rajouterai la version Kris /Bailly pour plusieurs raisons: même si le roman est abordable, les élèves lisent de moins en moins, et la BD demeure un mets plus digeste pour leurs (petits ) appétits de petits lecteurs
Cela dit, l'opus n'est pas destiné aux seuls adolescents en manque de culture historique, et ne prête pas à être rangé dans les seules collections jeunesse. Elle s'adresse aussi aux adultes, même à ceux qui ne sont pas nostalgiques des jeux de billes.
Le dessin de Bailly mérite le détour, ce qui me permet de retomber sur mes pattes puisque j'évoquais Baru plus haut.
A ceux qui n'aiment pas Baru, qui pensent que Sfar ne sait pas dessiner, que Binet ne se foule pas... Mauvais exemple, Binet ne se foule pas, il le dit lui-même.
Bref, à ceux qui veulent du "beau" dessin, chiadé et tout et tout, cet ouvrage ne s'adresse pas: la couleur paraît à l'emporte-pièces, le trait a souvent un caractère brouillon, parfois même simpliste.
A ceux qui aiment quand un dessin est expressif, quand les regards parlent, quand les couleurs détonent, à ceux donc qui ne jugent pas - en tout cas pas avec des des critères académiques, ceux-là je les invite à découvrir Vincent Bailly
J'aime bien, comme j'aime bien les productions de Futuropolis: de beaux objets. Même si les productions de Kris Bailly ont un peu des dimensions à la mords-moi-le-noeud, entre grand format classique ( le 24 x 32 le plus répandu ) et celui dit dit normal, en plus grand et plus épais cependant. Un casse-tête pour le rangement!
Il y a de pires défauts...
PS: le blog de Bailly figure dans les liens en page d'accueil
( par Le Bédéphile déchaîné )
Mes propos n'engagent que moi, peuvent être repris, même en intégralité. Je dis juste ça parce que ça me fait marrer ceux qui précisent toujours des trucs du genre "cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation."
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