Mais qu'allait-il faire dans cette galère?

Lui qui déteste, confie-t-il les gros festivals, où l'on est obligé de se frayer des coudes un chemin?

Lui qui a tenu les propos les plus durs sur Angoulême et ses organisateurs, confessant que seul le directeur du musée trouve grâce à ses yeux? 

Allez, ne tournons pas autour du pot... Station 16 ( chronique à venir, forcément, mais le volume est sur la liste des cadeaux pour la Saint Valentin, patience donc... ) bénéficie d'un effort de promotion de la part du Lombard, qui fête les 20 ans de la collection Signé. Et c'est donc le Lombard qui a suggéré à Hermann de revenir à Angoulême, 16 ou 17 ans après sa dernière apparition, accompagné de son fils et scénariste. 

Le risque de voir Hermann repartir avec un fauve? Nul, même avant la nomination des trois finalistes. 

Plantons donc le décor. Le matin même, 1er février, Hermann a donné une première conférence dite "rencontre dessinée" (*) L'occasion de vérifier, si l'on en doutait, que le sanglier a la défense dure.

A propos de celui qu'il a allègrement caricaturé dans Sarajevo Tango: " Si un jour je me retrouve dans un bois avec Boutros Boutos Ghali ( l'ancien secrétaire de l'ONU), je peux vous dire qu'il y en a qu'un des deux qui en sort vivant. J'espère pour lui qu'il sait se battre, sinon je vais lui en mettre plein la gueule "

Dans l'après-midi, même "journaliste" Martin-Pierre Baudry ( bafouillages et fautes de français assez lourdes,  questions parfois guère plus légères, d'où les guillemets ) mais avec cette fois un duo de dessinateurs, qui se connaissent et s'apprécient - et peut-être même un peu plus. Pour une "rencontre croisée" (**)

(*) Des fois que mon lien ne marche pas: 

http://www.bdangouleme.com/463,hermann-rencontre-dessinee

(**) Idem: http://www.youtube.com/watch?v=lITz-jIQb7U

François Boucq, lauréat du Grand Prix du festival en 1998 venait parler, entre autres, du dernier tome de Bouncer, And back ( qui fait suite à To Hell... sans quoi le titre est peu compréhensible ) 

Et de son arrivée tardive dans le western à cause de ... Hermann et de Giraud. Entre Comanche et Blueberry, difficile de se faire une place au soleil ( couchant forcément... ) du far west. C'est finalement le second nommé qui a tenté de le faire venir à Blueberry justement. Idée qui ne s'est pas réalisée, la faute aux .... héritiers Charlier, qui ont tergiversé autour du projet de scénario. 

On connaît la suite de l'histoire: le devenir de Blueberry ( assez inégal, trop de Blueberry tue Blueberry, qui a échappé à tant de balles pourtant ) et l'asssociation de Boucq avec Alessandro Jodorowsky, pour créer avec Bouncer un personnage hors du commun, pas seulement parce que manchot.

Les deux compères sont d'ailleurs unanimes pour décrier le "héros héros". Il en va de même chez Hermannn, soit dans son western personnel ( On a tué Wild Bill ) soit dans Comanche, où Red Dust malgré son habileté au 6 coups reste très humain. Un brin caricatural quand même. Osons le dire...

Comanche, bien sûr, il en a été question avec Hermann, et l'on eut droit à la sempiternnelle histoire sur les rapports Greg /Hermann, et les propos vexatoires du premier à l'encontre du second, qui ne ferait jamais un scénariste digne de ce nom. Ce qui a peut-être accéléré la carrière du Sanglier vers la construction de ses propres synopsis. J'ai eu une petite frayeur lors d'une des premières questins de spectateur, rappelant au Sanglier qu'il avait dit qu'on ne le reverrait plus au festival.  Réponse d'Hermann:  "Je n'ai pas dit exactement ça. Je suis pour le festival en tant que festival. " Le journaliste revient à la charge: vous êts revenu dans l'idée d'être le  Grand Prix de l'an prochain?  ( tout en finesse, disais-je plus haut ) Hermannn d'enfoncer le clou: "le vase est casssé depuis de nombreuses années, ça ne se recolle pas dans ma tête. (...) C'est pas de la frustration, c'est de l'écoeurement à propos de certains comportements."

Il paraît, Yves H dixit, que " le Sanglier a bien précisé qu'il n'était pas question que son nom apparaisse à l'avenir sur la liste des nominés! Je crois que le message est passé.  (et bien passsé )."

Si c'est le marcassin qui le dit...

Conférence ou rencontre croisée, l'heure et demie est très agréable. J'ai plus appris sur Boucq - que je lisais, ironie du sort avant Hermann - que sur le Sanglier.

Amateur de débats passionnés ou de contradiction, passe toutefois ton chemin. L'on faisait discuter deux amis qui admirent leurs œuvres respectives. Pas de scoop véritable. Pas d'engueulade.

Mais deux dessinateurs terriblement attachants en tant qu'artistes et en tant qu'êtres humains. 

( par le bédéphilé déchaîné ) 

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